Ça bricole sec dans la matrice !
une préface de Laurent Contamin à l'ouvrage Métaphysique du Bricolage, d'André de Baecque, paru aux éditions Ragage.

Quel est donc ce mystérieux système d’exploitation nommé André de Baecque ? Des figures sont projetées dans l’espace imaginatif, personnages surgis du fond des temps, parfois venus de loin, pour partager avec leurs frères humains des rituels ludiques, érotiques, funèbres. On réfléchit, on échange des points de vue sur la création artistique, on passe à l’acte, ou à son double liturgique. L’autofiction est aussi une photographie sans illusion de la deuxième moitié du vingtième siècle européen (que le développement de l’électronique et de l’informatique, il n’est pas indifférent de le rappeler, a largement façonnée). Des trames d’intrigue s’esquissent. Des repères – géographiques, historiques, fictionnels – se posent.
 
Mais jamais l’auteur « ne s’insère dans le quotidien d’une histoire » : on passe à autre chose. Ruptures d’espaces-temps. Le personnage qu’on vient de quitter, on le retrouvera quelques pages plus loin, quand le virus nous aura reconnecté à l’algorithme principal. A moins qu’un autre virus n’en ait, entre temps, décidé autrement, et transformé en profondeur le storyboard : le récit, on l’aura compris, est loin d’être linéaire ; il est évolutif. On n’est pas dans une œuvre à une dimension, ni même à deux, mais à autant de dimensions que l’algorithme offre de dérivations, de boucles, de sous-programmes, de potentialités d’intrigues. (...)

Métaphysique du Bricolage, d'André de Baecque

Editions Ragage

ISBN : 2-915460-34-5

186pp - 19 €